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Comprendre la communication sur l’énergie
jeudi 3 février 2011, par
Vous avez rencontré sur www.energie-gouv.fr plusieurs publications irrationnelles voire absurdes dans des grands journaux ou sites et vous ne comprenez pas comment des média de référence puissent publier de telles âneries.
Il faut saisir que la plupart des journalistes ne comprennent pas la question énergie-climat [1] peut-être parce qu’ils ne comprennent pas les bilans chiffrés, voire même économiques. N’avez-vous pas remarqué comment des chiffres sont donnés sans aucune échelle de référence ? La crise de 2008 a été symptomatique : les garanties, les prêts et les flux annuels ont été allègrement confondus.
Des journalistes qui se permettent donc d’avoir une opinion très tranchée dans les sciences humaines ou politiques, dont pourtant l’approche rationnelle mettraient en jeu un nombre considérable de variables, ne peuvent émettre une opinion lorsqu’il s’agit de faire un simple calcul de certificat d’études.
Dans cette incapacité à déchiffrer le vrai du faux dans des sciences dures, les journalistes organisent des débats d’idées et laisse le lecteur trancher. Ils ne s’imaginent qu’en ouvrant ainsi leurs colonnes, ils valident aussi un discours.
Nous avons connu un tel exemple de débat ces dernières années : celui du climat. Il est indéniable que CO2 absorbe dans l’infrarouge et qu’il est un gaz à effet de serre majeur ; il aurait fallu débattre sur l’intensité du réchauffement, de la modélisation. Pourtant c’est le principe même du réchauffement qui a été débattu en invitant des escrocs intellectuels . La stratégie était simple : un peu avant une conférence mondiale sur le climat, on publie un scientifique isolé qui sans avoir assisté aux débats précédents, affirme que tout le discours validé, n’est que balivernes.
Le fait même de poser le débat n’est pas neutre : pourquoi Stéphane Lhomme a-t-il été appelé à s’exprimer dans le Monde du 2 février ? Parce que quelques députés s’étaient exprimés sur la filière nucléaire. On peut donc supposer que le sujet de l’énergie nucléaire dans Le Monde entraîne tout de suite une sorte de droit à la parole à un antinucléaire, quelque soit ce que ce dernier ait à dire. Le mot nucléaire doit provoquer automatiquement l’appel à une personnalité antinucléaire, il est fort à parier que l’installation des premiers appareils d’imagerie médicale par RMN a dû déclencher quelques coup de fils ...
Alors que nous sommes pauvres en énergie, y compris en énergie solaire, pourquoi depuis des dizaines d’années, Le Monde relance-t-il le débat sur les filières nucléaires ? On pourrait espérer un approfondissement : par exemple, comment gère-t-on la matière fissile ? Qu’est-ce que le callovo-oxfordien, quel est l’intérêt des combustibles carbures par rapport aux combustibles oxydes ? Et bien non, les arguments primaires sont répétés : « les filière nucléaires produisent des déchets », combien on ne le saura pas. Entre temps le stockage géologique a été validé en Suède, la radioactivité larguée dans l’Océan s’enfonce sous les sédiments ; d’autre part il y a des milliers morts par intoxication au monoxyde de carbone, des milliers de morts sur les routes, et pourtant depuis des dizaines d’années, ce qu’on répète : « le nucléaire produit des déchets », en combien temps la radioactivité décroît pour retrouver le niveau de la mine ? on ne le saura pas, mais la litanie est répétée.
Lorsque M. de Margerie s’exprime sur le pétrole, il y a-t-il aussi une réponse systématique du représentant de l’AVERE [2] ? Lorsqu’on parle des prix du gaz, il y a-t-il un débat perpétuellement relancé sur le l’approvisionnement en gaz ? Les antinucléaires relancent le débat sur le chauffage électrique, mais il y-a-t-il un débat permanent sur le chauffage au fioul à quelques années du pic pétrolier ?
L’énergie nucléaire en France est une énergie par le Peuple, pour le Peuple. Par le Peuple : parce que la France y a consacré ses meilleurs ingénieurs, parce que ses ouvriers ont bâti de leur mains des cathédrales modernes.
C’est une énergie pour le Peuple, parce qu’elle fournit une courant électrique des plus compétitifs. Inutile de se demander contre qui travaillent les média de référence. [3]
[1] Sébastien Huet serait une exception
[2] association pour le développement du véhicule électrique
[3] On pourra consulter à ce sujet l’article d’un ancien ingénieur général des Mines : Revue de l’énergie n°587, janvier-février 2009 p 20-24 : qui ne veut pas d’une augmentation de la capacité nucléaire : www.hprevot.fr/RevEnergie-01-09.pdf