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2020-2030 : la vraie pression sur les ressources pétrolières de l’Europe

Arithmétique

samedi 25 juillet 2020, par PH

Cassandres

Les alertes sur l’approvisionnement pétrolier de l’Europe, se sont succédées. En octobre 2019, de jeunes géologues pétroliers français après avoir recalculé précisément les ressources ont conclu que la demande pétrolière mondiale ne pouvait être satisfaite en 2025 [1]. En mars 2020 après consulté les données de Rystad, Le Shift déclare que jusqu’à 2030, l’approvisionnement pourrait diminuer jusqu’à 1% par an en Europe du fait du déclin de la production de ses fournisseurs historiques. Le rapport est presque rassurant, on maintiendrait la production mondiale, jusqu’en 2040 :

L’enfer c’est les autres !

Malheureusement, il y une contrainte plus importante qui s’exerce et que Bernard Durand avait rendue publique dès 2010 [2] dans un colloque à l’Assemblée nationale, la croissance de la demande ailleurs et en particulier en Asie :

En effet la Chine représente déjà le premier marché automobile dont seule une faible part est électrifiée, des centaines d’aéroports y sont en projet ou en construction. La demande en Asie croît de 0,8 million de barils par jour chaque année.

Cette pression ne peut pas s’exercer aux Amériques où la ressource propre existe, ni sur l’Afrique en développement. Les productions d’huiles de roches mères et le pétrole lourd peuvent stabiliser le marché quelques années, et on retrouve notre déséquilibre prévu vers 2025. Même avec un maintien de la production mondiale, l’Europe devrait baisser sa consommation de pétrole jusqu’à 6% par an, une contrainte bien supérieure à celle qu’envisageait Rystad via Le Shift.

Le plan de sortie du pétrole
Naturellement pour sortir du pétrole, il ne faut pas déployer de l’éolien-solaire qui nécessite plus de gaz :

Une diminution de 6% par an signifie qu’il ne faut plus produire de voitures essence ou diesel. Principalement des voitures électriques avec en complément des hybrides gaz ou carburants de synthèse. Ce qui peut-être obtenu en quelques années en lançant la construction d’une usine de batteries lithium fer phosphate ou sodium chlorure de sulfuryle. Le véhicule type aurait une batterie raisonnable entre 20 et 30 kWh. Naturellement on ne ferme pas la centrale de Fessenheim, mais on augmente le facteur de charge du parc nucléaire en rechargeant les véhicules électriques la nuit et en produisant du carburant de synthèse l’été. On lance deux EPR2 chaque année à partir d’aujourd’hui, pour sortir du gaz à partir de 2030.