Accueil > Questions énergétiques > Déconstructions > Analyse du scénario négaWatt > Negawatt 2022 en avant première

Negawatt 2022 en avant première

lundi 25 octobre 2021, par PH

Avant chaque élection présidentielle, l’association négaWatt sort son utopie économique et physique, celui d’une France sans énergie nucléaire, mais qui reposerait sur l’éolien, les photopiles et la biomasse. En 2011, nous avions réussi à sortir une critique à la fin de la présentation [1] , cette fois nous devançons la présentation.

Toujours plus d’électricité
Après les critiques émises par un ingénieur agronome [2] sur le scénario 2011, les auteurs ont légèrement réduit leur prélèvement de biomasse et rajouté quinquennat après quinquennat de l’électricité, la production d’un EPR supplémentaire par an.

En 2017 négaWatt découvrait les pompes à chaleur, en 2022 négaWatt veut encore plus de voitures électriques (2/3 du parc), 97% si on compte l’hybride, alors qu’elles n’apparaissaient même pas dans le scénario 2006.

Alors que la France est saturée en éoliennes, les rédacteurs veulent encore doubler le parc, c’est à dire passer de 18 GW aujourd’hui à une cinquantaine de gigawatts en 2050. En 2012 les régions françaises avait pourtant donner la limite dans le cadre des schémas régionaux éoliens 17 GW de potentiel acceptable selon CDCClimat. Soit trois fois moins de puissance et deux fois moins d’éoliennes que le promeut le scénario. Plus d’éoliennes, plus grandes voilà la conception de négaWatt de la démocratie [3]

Potentiel maximal défini par les régions en 2012, où négaWatt veut-il encore mettre des éoliennes ?

Pour l’éolien marin, négaWatt valide les éoliennes géantes de 14 MW cahcunes, la production représenterait de l’ordre d’une centaine de parcs sur nos côtes ce qui y réduirait les précipitations et accenturait localement le réchauffement climatique [4].

Un scénario irréaliste
Le cœur du scénario repose sur un programme d’isolation deux fois plus exigeant que la norme BBC en rénovation ! Un programme qui n’a été naturellement jamais été appliquée dans une région, ni un département, ni un village, même pas un quartier comme le quartier Vauban en Allemagne. Le coût de ce scénario, de l’ordre de 50 milliards par an, même si négaWatt s’en défend nous conduirait vers la décroissance [5]

Une coercition sociale masquée
Ce que les journalistes et les professeurs de lycée gavés de culture ne remarquent pas depuis 15 ans : le couple efficacité-sobriété, il est impossible de penser que l’on puisse ajouter les deux effets, ce qui a été constaté dès ... 1865. D’ailleurs les auteurs ne l’ont même pas essayé sur un quartier peuplé d’anticnucléaire fanatiques. Qu’est-ce que s’opposer au comportement social naturel, si ce n’est une dictature ?

15 ans et il reste des erreurs
La physique n’est pas en reste, le cycle du carbone, est loin d’être bouclé. Même si on leur a fait remarqué en 2020 à l’École centrale de Lyon, ils s’en foutent complètement : pour faire de la méthanation, il faut du CO2 relativement propre, ce qui exclu celui de la méthanisation, comme très peu de gaz va à l’industrie, on imagine les difficultés de captage.

Conclusion
NégaWatt n’a jamais été publié en revue à comité de lecture, ce n’est pas un produit scientifique, mais un produit médiatique dévoilé en grand messe avant chaque élection. NégaWatt cache qu’un débat a eu lieu sur son scénario en 2020, il est devenu dans son agenda une « présentation ». NégaWatt n’est porté que par une presse sans esprit critique qui s’autodéfinit elle-même progressiste. NégaWatt ne prouve pas la possibilité de se passer de nucléaire, mais la faillite du système médiatique.

Portfolio