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Pourquoi il est débile d’installer davantage de photovoltaïque
dimanche 14 septembre 2025, par
Les gouvernements macronistes, issus de l’alliance électorale avec LFI, les faux écologistes et le parti socialiste et le centre-droit de Horizons ont décidé d’installer 40 à 55 GW de photovoltaïques supplémentaires jusqu’en 2035.
Les fondements de la politique énergétique
L’origine de cette mesure remonte à 2012, il s’agissait alors de fermer 14 réacteurs nucléaires et elle a été réaffirmé en 2017, par le discours de Belfort dans lequel il s’agissait en même temps de construire des moyens de production d’électricité solaire et nucléaire, pour que en même temps, en effet on puisse produire deux types d’électricité. Le fondement de cette mesure correspond à l’objectif idéologique de produire autant d’électricité par l’éolien, le solaire et hydraulique que par l’atome.
Personne n’a noté que le discours de Macron du 10 février 2022, ne correspondait pas seulement à reconnaître tardivement une erreur évidente, ; mais aussi à nier les principes de la philosophie occidentale depuis vingt-siècles en remettant en cause le tiers exclu : en même temps fermer la centrale de Fessenheim et vouloir construire 14 réacteurs après avoir promis d’en fermer 14, sans que cela choque les professeurs de philosophie.
Qu’est ce que l’électricité photovoltaïque ?
Visiblement les responsables politiques macronistes et de gauche n’ont pas encore pris conscience que le soleil brillait le jour et que son intensité variait au cours de la journée. L’électricité solaire correspond donc à un pic de production.
Ils n’ont pas compris qu’en pays tempéré des nuages passent et dégradent la qualité de l’électricité.
Plus grave, ces mêmes responsables politiques n’ont pas compris que le soleil brillait plus en été en opposition avec la demande d’électricité saisonnière :
Produire industriellement de l’électricité en opposition avec la consommation, est une aberration et on pourrait s’arrêter là. Il faut aller plus loin, le photovoltaïque est censé aussi équilibrer la production éolienne au cours de l’année. Seulement une production aléatoire et une production régulière en opposition avec la consommation ne redonne toujours pas le profil de consommation saisonnier. D’autre part, à l’échelle de temps du réseau électrique, les pics solaires et les solaires peuvent s’ajouter, et les creux de production éoliennes peuvent avoir lieu la nuit.
Avons nous besoin de plus de photovoltaïque pour la climatisation ?
Avec 25 % de logements équipés de climatisation, la demande électrique augmente de 0,7 GW par degré thermique. Au Canada, dans la province de l’Ontario, le taux d’équipements en climatisation est de 81 %. La France est un espace moins continental, la climatisation peut rester négligeable en Bretagne, en Normandie, en Picardie et dans le Pas de Calais. Appliquer le taux d’équipement en climatiseurs de cette province canadienne aux régions sensibles à la chaleur estivale en France, nous conduit à un doublement de la demande électrique. L’ADEME pense aussi que la climatisation peut au plus doubler. Alors même en supposant une sensibilité thermique double pour 15°C de surchauffe, on serait en dessous de 20 GW. Or les pointes solaires atteignent déjà 18 GW en été. Le solaire actuel, permet déjà de palier à quelques semaines de canicules.
Avons nous besoin de plus de photovoltaïque pour recharger les voitures électriques ?
En demi saison, la pointe d’électricité actuelle pourra être absorbée par les 10 millions de voitures électriques de 2035. Encore faudrait-il encourager la recharge des véhicules électriques sur le lieu de travail, alors qu’elle se révèlera plus chère que la charge domestique…
Le pire, l’absence de concertation européenne et un black-out prévisible
les prévisions d’installations de puissance électrique photovoltaïque pour 2030 chez nos voisins sont impressionnantes : 215 GW en Allemagne, 76 GW en Espagne, 60 GW en Italie et 23 GW en Belgique. En gros chaque pays installe deux fois plus de puissance photovoltaïque qu’il consomme de puissance électrique en été. Comme tous ses pays sont dans le même fuseau horaire, on peut se demander ce qu’il va se passer en début d’après-midi plusieurs mois par an. D’abord une surproduction puis une nécessité de mobiliser une autre source d’électricité de plus en plus rapidement en fin de journée. La question n’est pas de savoir s’il y aura un nouveau black-out, mais quand il aura lieu.
La conclusion de bon sens
Nous avons donc déjà trop d’électricité photovoltaïque, il faut arrêter de construire de grandes centrales, qui consomment de l’espace, il faut cesser aussi de racheter les chères pointes d’électricité des particuliers. On peut à la rigueur, pour maintenir les compétences, autoriser le photovoltaïque sur de grandes surfaces tertiaires ou industrielles associées à des parcs de stationnement munis de bornes de recharge, . Le rachat de l’électricité photovoltaïque a disparu pour les nouvelles petites installations. En prenant en compte la part des grandes installations, on peut donc supposer qu’à terme 50 milliards de kWh photovoltaïques par an inutiles, comme on vient de le voir, seraient rachetés 0,1 € chacun, donc un surplus de 5 milliards par an, alors que la France pourrait être payée pour consommer l’électricité excédentaire de ses voisins.




