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Pourquoi continuer d’installer de l’éolien au Nord de la Loire est débile
samedi 13 septembre 2025, par
Alors que le gouvernement allemand après s’être lancé dans l’éolien-solaire décide d’ouvrir 20 centrales au gaz en 2025 [1], la programmation pluriannuelle de l’énergie en France envisage d’installer une puissance supplémentaire de 16 à 19 GW d’éolien terrestre et 15 GW d’éolien en mer.
Ce projet est soutenu par la classe politique qui s’étend de LFI jusqu’à Horizons inclus, il correspond à l’alliance électorale conclue lors du second tour des élections législatives de 2024. Mais ce projet est aussi soutenu par les radio publiques, BFM etc. Ce qu’on peut appeler la pensée unique.
Il faut comprendre ce qu’est l’électricité éolienne. L’éolien convertit l’énergie cinétique du vent en puissance électrique, il en résulte que le flux électrique varie comme la puissance 3 de la vitesse du vent. Lorsque la vitesse du vent double, la puissance électrique est multipliée par 8. La production éolienne est donc constituée de pics de production modulée par la dispersion spatiale. Observons la puissance éolienne produite un mois caractéristique à l’échelle du réseau électrique, c’est à dire sur toute la France.
Nous remarquons que la production éolienne correspond plus à la mesure des dépressions atmosphériques qui traversent l’Europe occidentale qu’à une production électrique. Il y a certes en France 7 % de la puissance éolienne assurée 95 % du temps [2].
Le facteur de charge de l’éolien ayant été de 22 % en 2024. Au moins deux tiers de la production éolienne est à réguler. Ce qui représente une puissance variable de 16 GW sans compter les modulations de la production solaire. L’éolien est imprévisible, on sait seulement qu’il y a moins d’éolien en été, un pic solaire peu très bien s’ajouter à un maximum éolien rendant la régulation encore plus difficile :
Peut-on réguler davantage d’éolien ?
Mettre de l’éolien en mer régule-t-il l’éolien terrestre ?
Pour répondre à cette question comparons la puissance des quelques parcs en mer à celle de tout l’éolien terrestre en 2025 :
Nous remarquons que l’éolien en mer est corrélé à l’éolien terrestre, l’éolien en mer amplifie les problèmes de régulation puisque la puissance est plus concentrée.
Peut-on réguler l’éolien avec les pays voisins ?
Il y a ensuite la gestion par les exportations. La France est principalement connectée avec l’Europe du Nord où la production très corrélée avec 9/10ème de nos éoliennes. Pour un parc éolien de 20 GW, il était admis que la production éolienne française était exportée pour moitié. Or la puissance éolienne en Allemagne et au Bénélux doit passer de 87 GW à 191 GW en 2030. En pratique cela correspond à des périodes de production électrique de 75 GW, pour une demande électrique moyenne de l’ordre d’une centaine de GW. Lorsqu’on prend en compte les creux de consommation ou l’ajout de la puissance solaire en journée, ces pays seront saturés par leurs propres productions éoliennes et solaire, donc lorsque le vent soufflera sur France et en Allemagne, la France ne pourrait plus beaucoup exporter d’électricité éolienne.
Davantage l’éolien peut-il réduire les émissions de gaz à effet de serre du système électrique ?
La production électrique thermique fossile est principalement due au gaz fossile (13 GW installés). En 2024, 41 % de l’électricité à partir de gaz fossile était produits par des centrales à cogénération qu’on ne peut arrêter. Pratiquement la cogénération correspond à une production de 3 GW et l’autre production électrique monte de 6 GW. Il se trouve que la substitution du gaz par l’éolien en France est déjà saturée depuis plusieurs années :
Le déploiement des voitures électriques permet-il de réguler l’éolien ?
Il reste la régulation par les batteries de voitures, on imagine 10 millions de voitures électriques pouvant stocker 20 kWh.
Sur le schéma, la capacité de stockage électrique de toutes ces voitures est représenté par le carré bleu et les rectangle allongé correspond à la recharge quotidienne de ces véhicules. L’éolien ne peut pas alimenter seul les véhicules électriques et les voitures électriques en 2035 ne peuvent absorber qu’une faible partie de la production éolienne 2021.
Davantage d’éolien : une double production inutile et dangereuse
Comme nous le voyons aujourd’hui la production éolienne est modulée grâce au nucléaire. Ce qui est une aberration économique. Comparons la production nucléaire d’avril 2025 à celle d’avril 2012 :
C’est une aberration physique puisque la consommation d’électricité nucléaire nous permet d’accumuler de la matière fissile sur notre sol. Il faut se demander quelle est la production d’éolien utile. Ce travail avait déjà été fait par Hubert Flocard dès 2010 : au-delà de 20 GW, l’éolien supplémentaire ne se substitue presque plus à l’électricité thermique fossile. On peut dire que seuls 20 à 25 TWh/an éoliens resteront utiles, sur les 150 TWh prévus au PPE. 125 milliards de kWh annels facturés 0,051 € du kWh, cela nous fait un surcoût de 6 milliards d’euros par an sans compter le renforcement du réseau électrique.
Le risque le plus important est celui d’accroître considérablement la modulation des centrales nucléaires, des variations rapides de température peuvent entraîner une fatigue thermomécanique à partir des échangeur de chaleur. Cela peut entraîner des pertes de disponibilité des réacteurs nucléaires [3].
La politique énergétique des gouvernements macronistes mis en place avec la complicité de LFI, des faux écologistes et des socialistes est un danger pour la France.
[1] https://www.lecho.be/economie-politique/europe/general/l-allemagne-veut-construire-20-gw-de-centrales-au-gaz-pour-stabiliser-le-reseau-et-les-prix/10607216.html
[2] Hubert Flocard How much can wind reduce the French CO2 emissions ? – March 2010






