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Le plus cher du nucléaire renouvelable est moins cher, que le moins cher du renouvelable officiel
samedi 13 octobre 2012, par
Qu’était que Phénix ?
Phénix était un prototype de réacteur rapide de 250 MWe , à caloporteur sodium et surgénérateur. Il a fonctionné de 1973 à 1990, puis après des travaux de mise aux normes, il a fonctionné de nouveau entre 2003 à 2009, comme outil expérimental.
Bien sûr, en tant que prototype, Phénix a fait l’objet de réglages techniques : sans générer aucun problème de sûreté, les ingénieurs ont du faire face à des problèmes de gaines et de réaction sodium eau sur le circuit secondaire. tout ceci a été surmonté. Les retours d’expérience ont permis que les mêmes problèmes ne se reproduisent pas sur Superphénix.
Malgré ce caractère de prototype, dans la première partie de son exploitation le facteur de charge a été de 60%. En fin de vie, la disponibilité de Phénix est montée jusqu"à 85 %. Compte-tenu de l’expérience accumulée, si on reconstruisait Phénix aujourd’hui, le facteur de charge serait probablement de 90%.
Une sécurité totale
Comme tout surgénérateur RNR-Na, Phénix était susceptible de s’arrêter par la chute d’une seule barre de contrôle retenue par un électroaimant ; mais alors que les plus gros surgénérateurs peuvent conduire à une fusion de cœur si on imagine le réacteur sans sodium, aucune excursion de puissance ne pouvait avoir lieu sur Phénix. La grande inertie thermique du sodium permet de gérer facilement un arrêt. Même a peine puissance Phénix pourrait évacuer sa chaleur par convection naturelle vers les échangeurs de chaleurs de secours.
Une électricité modulable
Les surgénérateurs ont la possibilité de faire varier brusquement leur production à la demande. Ils sont bien plus modulables que les réacteurs à eau et leur électricité a bien plus de valeur que celle qui pourrait être issue d’un parc éolien. Un par éolien national n’assure que 4 à 7% de sa puissance installée 95% du temps.
Une électricité renouvelable
Phénix a réutilise quatre fois la matière fissile qu’il avait lui même produit prouvant le caractère possible de la surgénération. Le taux de surgénération était de 1,16. Phénix possédait aussi les autres avantages des RNR-Na , meilleur rendement donc des besoins de refroidissement moins importants, pas de production de tritium, donc moins de rejets et une dosimétrie réduite. Et enfin, Phénix avait la capacité de fissionner les actinides mineurs, c’est pour cela qu’il a été prolongé après l’abandon de Superphénix.
Phénix était-il un réacteur industriel ?
En fait Phénix semblait trop cher à l’époque, on a donc construit un réacteur plus gros Superphénix, qui était lui même plus cher que les réacteurs REP. On donc pour les coûts :
REP 900-1300 MW< RNR-Na 1200 MW< RNR-Na 250 MW
Mais quel était vraiment le coût de Phénix ?
Après 15 ans d’utilisation , la rénovation de Phénix a coûté 250 millios d’euros 2002, soit 290 millions d’euros 2012. Georges Vendryes l’évalue « au tiers du coût de sa construction en monnaie constante ». Le coût de la construction de Phénix doit donc avoisiner 870 millions d’euros.
Nous arrivons donc à 3,5 € par watt, moins que l’éolien marin.
Pour l’éolien terrestre, le coût d’investissement est de 1,5 €/W pour une électricité irrégulière, soit 6,8 € par watt moyen.
Si on reconstruisait Phénix aujourd’hui, à 3,5 €/W, ce que l’on fait en construisant le réacteur ASTRID de 600 MWe.
Le coût serait de
3,8 € par watt moyen à 90% de facteur de charge
4,1 € par watt moyen à 85% (disponibilité constatée en fin de vie)
En tant que prototype Phénix jusqu’en 1988, Phénix a eu un facteur de charge de 60%, son coût a été donc de 5,8 € par watt moyen.
Même le plus cher des surgénérateurs en tant que prototype n’a jamais dépassé le coût de l’éolien, sans même, prendre en compte la nature de l’électricité produite.
Ceci démontre l’erreur que nous persévérons en acceptant de bétonner 80 éoliennes importées par département.
Messages
1. Le plus cher du nucléaire renouvelable est moins cher, que le moins cher du renouvelable officiel, 15 octobre 2012, 22:38, par morziloeil
Salut PH,
Les coûts évoqués me paraissent un peu élevés ... t’es sûr que c’est des Euros par Watt ? D’habitude on calcule en centimes par kWh ce me semble ...
1. Le plus cher du nucléaire renouvelable est moins cher, que le moins cher du renouvelable officiel, 16 octobre 2012, 10:39, par PH
Il s’agit de coûts d’investissement, il est alors assez courant de parler en euros par watt. C’est ce que font les installateurs de photovoltaïque. Comme les sources produisent pendant des durées différentes ou à des moments différents, on peut se ramener au watt moyen ou au watt utile (voir sur ce site), enfin il faudrait comparer les durées vie pour arriver à coût au kWh. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un coût complet qui comprendrait les coût de fonctionnement, mais comme la part des coût de fonctionnement est assez réduite dans les deux, la comparaison est valide.
2. Le plus cher du nucléaire renouvelable est moins cher, que le moins cher du renouvelable officiel, 12 juin 2013, 18:13
En photovoltaïque, on parle du prix au Watt-crête. De plus, il n’est nulle part fait mention de la notion de durée de vie ni de risque dans cet article, qui par ailleurs ne cite pas ses sources et n’expose pas ses calculs. Cet argumentaire me semble fallacieux et indigne d’un quelconque intérêt, sinon de montrer une propagande du lobby nucléaire.
3. Le plus cher du nucléaire renouvelable est moins cher, que le moins cher du renouvelable officiel, 14 juin 2013, 17:10, par PH
Visiblement vous ne comprenez pas cet article,
La notion de watt crête est bien inférieure à celle de watt moyen ou de watt utile. Pourquoi devrait-on utiliser une notion qui s’applique aux sources d’électricité fluctuantes et aléatoires, alorsq u’on fait beaucoup mieux ?
Un paragraphe concerne la sécurité : Phénix avait un coefficient de vidange négatif, ce qui indiqué.
Le coût de 250 millions d’euros de rénovation sont repris par exmple sur le site antinucléaire dissident media, le témognage de Georges vendryes est sur le site. Les prix sont ramenés en euros actuels. Les calculs étaient exposés.
Il n’y a pas de lobby nucléaire sérieux, sinon on aurait jamais fermé Superphénix, racheté le courant issu de photovoltaïque, importé jusqu’à 15 fois le prix du courant nucléaire , …
C’est donc votre commentaire qui est indigne.